Evénement très original organisé aujourd’hui autour du match France-Allemagne par deux fondations politiques allemandes – la DGAP et la Konrad-Adenauer-Stiftung : non seulement on parle de football et Europe, mais on le fait en s’adressant à un public jeune. J’ai donc accepté avec plaisir et curiosité. Également dans le programme : Ulrich Pfeil, historien à l’Université de Metz.
Cela évoque le souvenir d’une époque où il n’était pas du tout normal que l’histoire ou les sciences politiques aient le football sur leur radar.
C’était en automne 1997. Paris, Rue de Laborde, près de la gare Saint-Lazare. Réunion de la rédaction de la vénérable revue Dokumente/Documents qui se consacre depuis 1945 à la réconciliation entre Français et Allemands. Sous la direction du grand Joseph Rovan, à qui l’amitié franco-allemand doit tant.
Ulli Pfeil et moi-même n’avons pas encore fait connaissance, mais chacun est venu avec le même objectif : persuader Monsieur Rovan et sa rédaction que le football joue un rôle important dans les grilles de perceptions entre nations. Visages sceptiques dans le bureau – vraiment, le foot ? Visiblement, il y a du boulot.
Notre argumentaire respectueux mais insistant finit par payer : on nous accorde un mini-dossier de quatre contributions. Ulli va écrire sur le « Miracle de Berne », moi-même sur les Coupes du monde 1998 et 2006. Jean-François Tournadre complète le dossier avec un papier sur Schumacher, le méchant de Séville.
C’est l’une de mes premières publications ! Un beau souvenir d’une époque où il fallait se battre pour convaincre du bien-fondé de prendre le football au sérieux. En plus, le dossier est même gratuitement disponible en ligne ! Vérification faite – ouf! Cela reste même intéressant à lire, six Coupes du Monde plus tard !