Cet article a été initialement publié sur Survey-Magazine dans la rubrique Chroniques "Les bonnes pratiques de la co-création" par Elodie Jouny-Rivier.
Bugali, jeune start-up française en pleine croissance, s'est fixée une mission audacieuse : réinventer l'expérience de lecture pour les enfants. Fondée en 2019 par Emmanuelle Duez et François Hisquin, deux acteurs majeurs de la French Tech, Bugali se distingue par son approche innovante et sensorielle du livre dans un marché dominé par les écrans. L’objectif ? Associer le digital et l’objet livre sans nécessité de connexion internet.
La console Bugali : Un voyage multisensoriel à travers les livres
La console Bugali se présente comme une grande tablette sur laquelle les enfants de 3 à 7 ans peuvent poser des livres sélectionnés par la marque. Dès que le livre est reconnu par la console, l'histoire prend vie grâce à des effets sonores, des dialogues et des ambiances musicales conçus sur-mesure par l'équipe artistique de Bugali. Emmanuelle Duez, co-fondatrice de Bugali, explique que leur objectif a été de « créer une expérience de lecture théâtrale ». Pour elle, « la télécommande, c'est le livre et l'enfant est le chef d'orchestre de son expérience ».
Pour proposer une diversité de lecture couvrant différents univers et thématiques tels que la nature, les émotions ou le jeu, Bugali a noué des partenariats avec de grandes maisons d'édition jeunesse comme Gallimard, Fleurus, Albin Michel Jeunesse, Seuil Jeunesse ou encore L'École des Loisirs.
Grâce à cette approche multisensorielle, les jeunes lecteurs sont plongés dans une véritable aventure où le papier devient tactile et sonore. Ils peuvent interagir avec le texte et les images, stimulant ainsi leur imagination et leur éveil aux apprentissages. « Avec Bugali, c’est le pouvoir du livre et ce qu’il génère de positif chez l’enfant pour le développement de l’empathie, du vocabulaire et de la connaissance », explique Carole Brezillon Directrice Marketing et Ventes de la marque.
« Mercredi c’est Bugali » : De véritables moments de co-création
Au-delà de la console et des livres, Bugali a lancé un concept innovant appelé « Mercredi c’est Bugali ». Il s'agit de temps d'échange et de co-création organisés régulièrement avec les parents et les enfants.
Comment ces ateliers se déroulent-ils concrètement ? Carole Brezillon nous éclaire : « Le recrutement se fait sur les réseaux sociaux, LinkedIn et Instagram avec booking de créneaux soit le matin ou l’après-midi les mercredis. » En moyenne, deux familles sont invitées par mercredi. L’atelier se déroule dans une salle cosy agrémentée de peluches, tipis, poufs, jouets etc., afin de rendre enfants et parents à l’aise. « On va observer ce qui se passe et ce qui se créé entre l’enfant et le parent », précise Carole, avec pour principe de ne pas trop diriger la séance. L’idée est ainsi d’observer attentivement comment l’enfant interagit avec la console dès la prise en main en commençant par l’allumage, l’utilisation des différentes fonctionnalités, la pression sur telle zone du livre ou encore le choix de la langue etc. Ces rendez-vous permettent aux enfants de tester la tablette, de découvrir des livres, et de donner leur avis à chaud. Les parents, quant à eux, peuvent échanger sur l'expérience de lecture et proposer des suggestions pour améliorer le produit.
Grâce à ces feedbacks, Bugali a pu apporter plusieurs modifications au produit, comme la programmation/déprogrammation de zones tactiles, le déclenchement de fond sonore qui n’était pas présent auparavant, ou encore le test de jeux interactifs.
Bugali c’est aussi réconcilier le livre avec certains enfants qui n’aiment pas la lecture ou qui rencontrent des difficultés à cause d’un handicap (dyslexie/trisomie). Carole nous indique que c’est une manière habile et interactive de permettre à ces enfants d’avoir désormais une action sur l’objet. En somme, Bugali c’est permettre à l’enfant d’apprendre en s’amusant.
