la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 prévoit de généraliser le tri à la source des biodéchets à l’horizon 2023
Tous au compost ?
Tous au compost ! Cet événement annuel du printemps en France sensibilise les individus à la pratique du compostage en milieu urbain. Initialement démarré en 2011 à Chambéry, le mouvement est devenu national en 2015. Pourtant, le compostage est une pratique ancienne ; ce que nous montrons à travers un aperçu historique du compostage.
Même si l’on habite en ville, il est possible de composter ces biodéchets. Cela s’effectue par le biais de lombricomposteurs ou de bacs de compost placés aux pieds des résidences par exemple. La pratique du compostage est relativement bien maîtrisée sur le plan technique. Elle est également socialement acceptée au sein des jardins partagés comme le montre notre étude. En effet, les réglementations des jardins partagés prévoient la mise en œuvre du compostage, et l’utilisation du compost comme fertilisant naturel.
De plus en plus de métropoles, comme Nantes, Toulouse ou encore Chalon-sur-Saône, pratiquent le compostage. L’analyse de leurs retours d’expériences nous permet d’identifier les risques, environnementaux (acidification et eutrophisation des milieux) et sanitaires (affections cutanées et respiratoires en raison de la présence de micro-organismes). Ces risques sont bien gérés si les personnes pratiquant le compostage ont bien été formées et informées i.e. sur la nécessité de remuer le compost, de porter des gants et éventuellement un masque.
Les freins associés au compostage
Notre étude traite également des freins au compostage en ville. La lenteur des procédures administratives est un obstacle à la pratique du compostage : il faut plus de deux ans dans certaines municipalités pour qu’un projet voit le jour. L’hétérogénéité des règlements intérieurs de chaque compost au sein d’une même municipalité amène parfois les usagers à s’affranchir des règlementations en vigueur sur un site. Les difficultés à faire dialoguer les acteurs des collectivités locales, les usagers et les bénévoles constituent également un frein à la mise en place du compostage en ville. Ce dernier est associé à des perceptions individuelles négatives en raison de la présence de certains insectes (mouches, et lombrics par exemple). De plus, des nuisances olfactives peuvent se produire si l’humidité du compost n’est pas bien régulée. Or, la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 prévoit de généraliser le tri à la source des biodéchets à l’horizon 2023 ; ce qui passera par la mise en place du compostage. Si l’on souhaite que le compostage se répande auprès des professionnels comme des citoyens, la sensibilisation des futurs usagers est donc essentielle afin que bénéfices découlant du compostage l’emporte sur les potentiels inconvénients.
Références
Tendero, M., & Guyot Phung, C. (2019). The revival of urban agriculture: an opportunity for the composting stream. Field Actions Science Reports. The journal of field actions, (Special Issue 20), 40-51.
Le renouveau de l’agriculture urbaine : une opportunité pour la filière compostage –
- Article en libre-accès en version anglaise : http://journals.openedition.org/factsreports/5682
- Article en libre-accès en version française : https://www.institut.veolia.org/fr/le-renouveau-de-lagriculture-urbaine-une-opportunite-pour-la-filiere-du-compostage