Le 20 septembre 1992, les Français ont approuvé par voie de référendum le Traité de Maastricht sur l’Union européenne. A l’occasion de cet anniversaire historique, Albrecht Sonntag a été l’invité de RCF Anjou pour rappeler les enjeux de ce référendum et les l’héritage qu’il a laissé depuis un quart de siècle.
Interrogé par Bastien Lallier dans l’émission d’actualité du début de soirée, il a retracé les grands clivages politiques structurant qui ont leur origine dans le débat de 1992 et qui ont refait surface durant la longue campagne électorale de 2017. D’un côté, le clivage – à travers les partis politiques et les catégories socio-économiques – entre les souverainistes pour qui la démocratie est indissociablement liée au cadre de l’Etat-nation et les partisans de l’intégration qui voient dans le partage de souveraineté (quitte à vivre avec des compromis laborieux) le seul moyen de la préserver dans le monde d’aujourd’hui. De l’autre côté, la thématique de l’intégration européenne, comme l’a montré la campagne électorale française, est devenue la meilleure illustration du clivage entre différentes conceptions de l’économie du marché, une opposition significativement accentuée encore depuis le Traité de Maastricht, en raison d’une mondialisation accélérée et intensifiée.
Ce sont là des clivages qui risquent de perdurer. En rétrospective, le Traité de Maastricht s’inscrit certes dans la continuité de l’intégration européenne, faisant suite à l’Acte Unique Européen et préparant l’Union monétaire, mais c’est aussi un moment crucial de cette évolution. Il y a bien un avant, et un après Maastricht.